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De l'automatisation à l'intelligence artificielle : l'impact des nouvelles technologies sur le monde

En quelques décennies, les outils de travail des entreprises ont considérablement évolué. Fax, papier et disquettes ont été remplacés par le courriel, le digital et l’infonuagique. Face à l’essor fulgurant des outils numériques, il est difficile de s'imaginer le monde du travail de demain, celui-là même que l’on perçoit déjà aujourd’hui. Pour se projeter sans tomber dans les clichés à la Black Mirror, voici un petit tour des innovations technologiques qui pourraient changer le portrait du marché du travail plus rapidement et plus profondément qu’on ne le pense.


L’automatisation et la robotique

Selon le regroupement des entreprises en automatisation industrielle, une grande majorité (73%) des entreprises manufacturières québécoises ont automatisé une ou plusieurs étapes de leur production. Investir dans l’automatisation intelligente présente de nombreux avantages puisqu’elle permet d’optimiser les coûts liés à l’embauche, aux avantages sociaux et à la formation du personnel et de gagner en productivité en limitant les périodes d’inactivité et en garantissant un niveau de fiabilité constant. Dans le secteur de la manutention, un exemple particulièrement parlant n’est autre que celui d’Amazon et de ses 5 milliards de commandes gérées à 75% par un type de robot.


Bien que le recours aux robots soit plus fréquent dans les industries de fabrication ou de manutention, tous les secteurs peuvent être concernés et bénéficier des avantages que cette technologie amène. Dans la restauration par exemple, McDonald’s a inauguré en 2022 son premier restaurant 100% robotisé et à Tokyo, les clients du Avatar Robot Café sont servis par des robots contrôlés à distance par des opérateurs humains en situation de handicap. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et du vieillissement de nos sociétés modernes, on peut aisément imaginer dans les prochaines années une popularisation de ce type de services.


Également, lorsque l’on parle d’automatisation, les emplois de bureau ne sont pas en reste puisque l’usage de logiciels comme Zapier ou Monday, qui permettent de gagner du temps sur l’organisation du travail en automatisant l’attribution et le suivi des tâches, s’est significativement généralisé.


L’intelligence artificielle

Depuis quelques mois, impossible d’échapper aux outils alimentés par l’intelligence artificielle comme le fameux Chat GPT, le « meilleur robot conversationnel alimenté par l’IA ». Tout le monde l’a testé et découvert qu’il pouvait écrire des blagues, rédiger un travail d’université et même vulgariser des concepts scientifiques poussés. Pour les professionnels de la rédaction de contenu, Chat GPT et les outils similaires comme Bard AI (développé par Google), Chatsonic, Jasper Chat ou encore l’intégration d’IA directement au moteur de recherche Bing peuvent être d’une aide considérable pour générer des textes structurés, effectuer des recherches, écrire des résumés, bâtir une foire aux questions, optimiser le SEO, rédiger du contenu dans plusieurs langues ou créer des images.


Du côté de la fonction RH, celle-ci est appelée à changer pour s’impliquer plus profondément dans les enjeux organisationnels transversaux et peut compter sur les nouvelles technologies numériques pour y arriver. En effet, on constate déjà que l’automatisation et l’intelligence artificielle peuvent prendre en charge jusqu'à 80 % des processus de recrutement. Le robot-recruteur Vera, utilisé par des centaines d’entreprises, dont L’Oréal et Pepsico, est par exemple capable de consulter des profils sur des sites d’emploi, trier des candidatures et réaliser les premières entrevues. Plutôt que de craindre l’arrivée de ces outils, celles et ceux qui occupent des postes RH gagneraient à les considérer comme des alliés et leur adoption précoce comme une opportunité pour se concentrer sur leurs compétences principales, élargir leur champ d'action et évoluer professionnellement en laissant davantage de temps pour l’analyse, la résolution de problèmes complexes et la stratégie. Pour en savoir plus, on vous invite à (ré)écouter le podcast « Transformer les RH avec l’IA », dans lequel Sarah discutait de ce qui peut être confié à des algorithmes pour renforcer les expertises des spécialistes en ressources humaines avec Pape Wade, PDG et cofondateur d’Airudi, une solution logicielle clé en main, conçue pour automatiser, accélérer et simplifier les processus de recrutement.


Qui dit nouveaux outils dit nouveaux problèmes...

Il est indéniable que les nouvelles technologies apportent de nombreux bénéfices, mais elles ne sont pas infaillibles pour autant. Programmées et pensées par des humains, elles peuvent perpétuer certains de leurs biais et préjugés. Dans le domaine du recrutement, plusieurs études ont démontré que les outils intelligents de tri de CV « échappaient » des candidatures, celles-là mêmes qui sont déjà négligées par les processus d’embauche classiques. Une utilisation éthique et responsable de ces outils doit donc s’accompagner de processus d’identification et de mesures des biais pour les limiter autant que possible. Également, il faudra prévoir jusqu’où ou dans quel cadre les outils d’intelligence artificielle pourront opérer. Par exemple, en matière de rémunération, lorsque la technologie sera assez autonome, est-ce qu’on la laissera prendre des décisions sur les salaires?


La gestion des données récoltées pour alimenter les logiciels d’intelligence artificielle deviendra assurément un enjeu de sécurité majeur tout comme la prise en compte de l’impact environnemental de l’usage de technologies dématérialisées qui devra s’aligner avec les politiques de RSE en place.


Considérant que le développement et le déploiement rapide des nouvelles technologies suscitent de nombreux questionnements, les organisations qui souhaitent investir dans des technologies faisant appel aux robots, à l’automatisation, aux processus propulsés par intelligence artificielle ou à l’apprentissage automatique devront prévoir une période de tests, d’essais, d’erreurs ainsi que des mises à jour régulières de leurs procédures pour se conformer aux changements à venir, aussi bien technologiques qu’organisationnels ou législatifs.


En conclusion, l’idée n’est pas – et ne sera probablement jamais (espérons-le) – de remplacer le travail des humains par des robots, mais plutôt de recentrer leurs missions autour de leur cœur de métier afin de créer du sens et de la valeur ajoutée aussi bien pour les organisations que pour leurs talents.


Accepter les changements profonds que cela pourrait impliquer peut sembler inquiétant pour tout un bassin de talents (certaines personnes avec des limitations fonctionnelles, ayant peu d’éducation, etc.), mais si l’on choisit de voir le bon côté des choses, cela permet surtout d’offrir des emplois stimulants, de développer les forces de chacun, de limiter la croissance à tout prix, de permettre aux PME de rivaliser avec les grandes entreprises et de miser sur ce qui compte vraiment.


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